D'un de nos auditeurs :
"En l'An de Grâce 2022 le métronome du Festival de Boucard Haut-Berry égrenait durant plusieurs jours d'été son doux tic tac d'horloge berrichonne 1,2,3,4... 1,2,3,4...
1, comme Philippe Cassard qui, loin d'être sur la touche...fut en parfait accord pianistique avec toutes les touches à « sa portée », ou 1, comme Stefano Colleti, doué Maître carillonneur ambulant et envolé de Douai pour atterrir sur un viaduc berrichon annonçant ainsi et à toute volée la mise en train du Festival ; 2, comme Lise Berthaud & Adam Laloum pianiste et alto parfaitement accordés ou 2, comme Rozenn Le Trionnaire et Eléonore Darmon clarinettiste et violoniste liées musicalement comme archet à son violon et souffle à sa clarinette : 3, comme Samuel Cattiau, Quentin Dujardin et Matthieu Saglio respectivement contre-ténor, guitariste et violoncelliste aux racines textuelles et enluminures musicales aussi profondément que joliment médiévalistes ; ou 3 encore, avec Sophie de Bardonnèche, Hanna Salzenstein et Justin Taylor avec violon baroque, violoncelle et clavecin, trinité belle à voir et divine à entendre ; 4 enfin, comme le Quator Tchalik composé de Gabriel, premier violon, Louise, second violon, Sarah, alto et Marc, violoncelle. Les Tchalik. issus de la même fratrie et aussi unis que complices comme le sont les 1,2,3,4 cordes de chacun de leurs 1,2,3,4 instruments. 16 cordes tendues dans un accord détendu !
Mais au commencement, il y a de cela fort longtemps, était le chaos musical. Rien n'existait en dehors de l'éternel silence, ni support pour écrire la musique, ni compositeur, ni luthier, ni musicien, ni chanteur, ni chef de choeur ou d'orchestre à la baguette, magique pour le public et hypnotisante pour les instrumentistes ! Rien ! Pas de musique ! Quelle horreur pour le mal heureux commun des mortels exilé sur terre !
Alors, la Providence, aussi vigilante que bienveillante, décida d'intervenir.
Pour cela elle décida de créer la banque du don en attendant celle de sa filiale : la banque du son. Et depuis, comme un célèbre et rondouillard Gaulois tombé accidentellement et à l'insu de son plein gré dans un chaudron de potion magique, certains chutent – sans toujours le vouloir consciemment, au moins au début – dans un violon, une guitare, un violoncelle, d'autres atterrissent sur un clavecin ou un piano, ou plongent dans le tourbillon d'une clarinette, d'autres encore, sont parachutés dans la composition et l'orchestration flottant parmi les notes, les soupirs et autres silences, tandis que quelques-uns, enfin, dotés d'une voix aussi unique qu'originale trouvent leur voie dans le chant... Pourquoi eux ? Mystère de la pré-destination du don musical...
Le quidam moyen pourrait être jaloux car les heureux bénéficiaires n'ont rien fait et le don leur est tombé sur la tête, comme le ciel sur celle de certains autres gaulois, et ce, sans aucune raison apparente et encore moins « raisonnable » !
Le don est, par définition, donné comme le diapason donne le LA et c'est là que se trouve la limite du génie : il n'y est pour rien : tout lui a été donné ! L'apôtre Paul l'exprime avec justesse en s'adressant à des croyants se croyant par eux-mêmes parfaits petits concentrés de perfection : Qu'as-tu que tu n'aies reçu ? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l'avais pas reçu ? ( 1 Corinthiens 4, 7) Le véritable génie musical, ou autre d'ailleurs, se reconnaît donc à sa grande humilité ! Il n'est pas la Musique, il la re-présente !
Mais ici il faut tout de même remettre les pendules – berrichonnes ou autres – à l'heure !
En effet, Thomas Edison, l'homme génial aux foisonnants projets aussi électriques qu'éclectiques eut l'idée lumineuse de déclarer : Le génie c'est 1% d'inspiration et 99% de transpiration ! L'homme aux mille brevets savait de quoi il parlait !
Le génie a reçu gratuitement, il doit rendre en payant... de sa personne !
Et ici commence alors pour l'artiste les longues heures à monter et descendre les gammes et... les escaliers pour les auditions ; à rechercher le parfait instrument puis à l'apprivoiser pendant de longues heures ; à ne pas quitter des yeux partitions originales et Stradivarius comme mère aimante son enfant ; à vivre dans la précarité du débutant puis dans l'agitation mondaine de l'interprète reconnu ; à toujours développer et veiller à ce que sa main gauche sache surtout bien ce que fait sa main droite lorsqu'il offre l'aumône de son don à son l'auditoire ; à migrer sans fin sur les routes du monde pour suivre l'enseignement d'un maître lointain ou pour tenter de découvrir le Graal d'une partition mythique, courir d'une répétition à l'autre en se gardant surtout de simplement répéter et, bien sûr, présenter ses concerts.
Le don gratuitement reçu ! Le don longuement et patiemment travaillé ! II ne reste plus aux interprètes qu'à rencontrer l'accueillante et compétente équipe de responsables et de bénévoles du Festival de Boucard qui les mettront en relation avec un public chaleureux qui, au don joyeusement offert répondra
par le don de sa reconnaissance aussi sincère que joyeuse...
Et, qui sait si, en l'An de Grâce 2023, le métronome du Festival de Boucard Haut-Berry n’égrènera pas à nouveau, et pour la joie de tous, son doux tic tac d'horloge berrichonne 1,2,3,4... 1,2,3,4..."
D'un de nos auditeurs :
"En l'An de Grâce 2022 le métronome du Festival de Boucard Haut-Berry égrenait durant plusieurs jours d'été son doux tic tac d'horloge berrichonne 1,2,3,4... 1,2,3,4...
1, comme Philippe Cassard qui, loin d'être sur la touche...fut en parfait accord pianistique avec toutes les touches à « sa portée », ou 1, comme Stefano Colleti, doué Maître carillonneur ambulant et envolé de Douai pour atterrir sur un viaduc berrichon annonçant ainsi et à toute volée la mise en train du Festival ; 2, comme Lise Berthaud & Adam Laloum pianiste et alto parfaitement accordés ou 2, comme Rozenn Le Trionnaire et Eléonore Darmon clarinettiste et violoniste liées musicalement comme archet à son violon et souffle à sa clarinette : 3, comme Samuel Cattiau, Quentin Dujardin et Matthieu Saglio respectivement contre-ténor, guitariste et violoncelliste aux racines textuelles et enluminures musicales aussi profondément que joliment médiévalistes ; ou 3 encore, avec Sophie de Bardonnèche, Hanna Salzenstein et Justin Taylor avec violon baroque, violoncelle et clavecin, trinité belle à voir et divine à entendre ; 4 enfin, comme le Quator Tchalik composé de Gabriel, premier violon, Louise, second violon, Sarah, alto et Marc, violoncelle. Les Tchalik. issus de la même fratrie et aussi unis que complices comme le sont les 1,2,3,4 cordes de chacun de leurs 1,2,3,4 instruments. 16 cordes tendues dans un accord détendu !
Mais au commencement, il y a de cela fort longtemp (...) Afficher +